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 Face à la mort du «droit du travail» : Désobéissance civil !

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wapasha
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wapasha


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Localisation : Pays des Abers
Date d'inscription : 30/04/2005

Face à la mort du «droit du travail» : Désobéissance civil ! Empty
MessageSujet: Face à la mort du «droit du travail» : Désobéissance civil !   Face à la mort du «droit du travail» : Désobéissance civil ! EmptyJeu 4 Aoû à 17:15

altermonde.levillage- jeudi 4 août 2005, Jean Dornac
Face à la mort programmée du « droit du travail » : Désobéissance civile !

Le droit du travail, si durement acquis par des luttes quelquefois sanglantes, n’a jamais été accepté par le patronat le plus « libéral » en France. Sous prétexte du droit à sa liberté absolue, de type monarchique, une frange importante, sans doute majoritaire, du monde patronal, refuse la liberté et la protection des salariés, des travailleurs, des employés, de cette foule de citoyens exploités.


Citation :
L’exploitation, malgré le droit du travail, était subtile, mais toujours bien réelle. Ces dernières années, sous prétexte de lutte contre le chômage, prétexte oh combien commode et hypocrite, l’exploitation n’a pas cessé de s’alourdir alors même qu’un patronat indigne sur le plan humain ne cessait de pousser des cris de vieille harpie parce que son pouvoir et ses rentes n’étaient pas encore absolus.

La subtilité n’étant jamais au goût des plus fanatiques et extrémistes, ce monde de patrons, surtout les « gros patrons », mais aussi nombre de ceux que l’on appelle des « petits patrons », cherchent depuis plusieurs décennies à détruire ce droit naturel que nous avons acquis à force de luttes. Auparavant, même si le pouvoir était déliquescent depuis bien des années, les politiciens n’osaient pas encore se dresser contre le monde des salariés. Le patronat, en attendant et en préparant son heure, se contentait de grignoter ce qu’il pouvait tout en hurlant par toutes les voix médiatiques à son service, l’horreur de l’étatisme et l’abomination présentée comme ringarde des « droits acquis ». En somme, nous étions censés avoir honte de nous comporter en « privilégiés » et sommés de cesser d’être des « fainéants éternels ». Bien entendu, en parallèle, ils s’abstenaient de parler des indécents privilèges qu’ils s’accordaient au nom du droit d’héritage, du droit des puissants, et disons le mot, du droit des êtres supérieurs.

Désormais, avec l’aide d’une UMP outrancièrement complice, d’un gouvernement acquis aux causes les plus anti sociales, un coup mortel est donné au droit du travail comme à son sens profond. Les « contrats à durée indéterminée » (CDI) sont, dans les faits, morts, écrasés par le « contrat nouvelle embauche » concocté, sous couvert de favoriser l’emploi, par des gens qui n’ont rien à faire de l’emploi des Français d’en bas, mais qui sont totalement tournés vers l’aggravation des privilèges des quelques Français d’en haut.

Ce gouvernement, en quelques semaines, aura provoqué un recul effrayant de la France.
- Recul social tragique qui nous ramène, dans plusieurs domaines, au 19ème siècle, cet âge d’or d’un patronat sauvage dénoncé tant par Victor Hugo que par Emile Zola ou Jean Jaurès. Il ne faut pas oublier que ce patronat exécrable se considérait de « droit divin », mais n’était qu’un patronat créateur, par son égoïsme monstrueux, d’un prolétariat aux conditions de vie effrayantes.
- Recul tragique du droit humain et humaniste, qu’il est un devoir d’hommes dignes d’offrir aux étrangers, ces étrangers qu’on rafle comme aux pires époques de notre histoire récente (je parle de Vichy, bien sûr). Les puissants de l’UMP, avec à leur tête un Nicolas Sarkozy totalement démagogique, criminalisent à outrance ces étrangers et les rares Français qui les aident, par diverses diffamations instillées sans cesse dans les médias.

Après l’autorisation du travail de nuit pour les femmes sous le prétexte stupide, dans ce cas, de l’égalité entre les sexes ; après l’autorisation du travail le dimanche et la nuit des gamins encore mineurs, voici l’époque du blanc-seing donné au monde patronal de licencier sans justification les salariés et cela pendant deux années terriblement longues ! Il faudrait être particulièrement naïf pour imaginer que le grand nombre des patrons n’en usera pas, n’en abusera pas sauvagement. A mes yeux, nous atteignons, là, l’abject.

L’ordonnance, puisque ce gouvernement de type dictatorial n’a pas même pris le soin de soumettre ces lois de massacre social au parlement, donc à ses propres « godillots », est appliquée dès aujourd’hui, 4 août 2005. Comment ne pas voir, de la part d’un Premier ministre issu de la caste des nobles du passé, une provocation majeure ? Il n’est pas inutile de se rappeler la date du 4 août 1789. Ce jour-là, les révolutionnaires déclarèrent l’abolition des droits et privilèges féodaux.

Une intuition puissante, transformée en certitude intime, me dit que ce gouvernement composé de plusieurs nobles, de Villepin, Sarkozy de Nagy, de Robien, etc. aujourd’hui 4 août 2005, a décidé par ce faux contrat d’embauche, de rétablir les droits et privilèges féodaux.

Nous assistons, là, à un recul de plus de deux cents ans ! Je ne crois absolument pas que le choix d’accélérer l’application des ordonnances offrant des privilèges exorbitants à la caste patronale, héritière d’une noblesse absurde et profiteuse, soit le fruit du hasard ou de la nécessité. Il faut en prendre bonne note, ne serait-ce que pour comprendre que ce gouvernement n’a plus rien, mais absolument plus rien de républicain.

Pour montrer tout son mépris envers le peuple, ce gouvernement du retour de la noblesse la plus arrogante, aura tout fait pour prendre de court les syndicats, même ceux qui, ordinairement, sont complices de la destruction du droit social. Et parce qu’il méprise l’avis du peuple, il applique ses décisions autoritaires « de droit divin » en plein milieu des vacances françaises. Il faudra bien, que nous, peuple de France, nous comprenions à quel point cette période de vacances est devenue le moment privilégié de toutes les destructions sociales et en tirer les conclusions et les conséquences si nous voulons enfin reprendre la main.

Comment combattre le fléau des ordonnances gouvernementales ?


Il y a plusieurs méthodes.

La classique : en septembre, tenter de réunir les salariés et leurs familles dans un mouvement de grève extrêmement dur, implacable, jusqu’à la suppression des ordonnances attentatoires au droit social et au droit du travail.
Mais franchement, je n’y crois pas véritablement. Les salariés, ceux qui ont du travail, vivent dans la peur de perdre leur emploi. C’est évidemment, pour le monde patronal, le bénéfice, l’un des bénéfices de la création d’un vaste peuple de chômeurs et c’est la seule explication du chômage de masse. C’est le chantage permanent. De plus, pour qu’un tel mouvement de grève ait une chance d’aboutir, il faudrait déjà que parmi les syndicats certains ne soient pas des traîtres. Quelle confiance, par exemple, accorder à la CFDT ? Et cela est vrai pour tous les syndicats et partis politiques dits « réformistes ». Ceux-là trahiront à un moment ou à un autre, c’est inéluctable.

Une autre manière de combattre : Vous savez, je l’ai souvent écrit ici, que j’alimente beaucoup ma réflexion à la pensée et aux méthodes de combat de Gandhi. Je répète, une fois de plus, que dans les circonstances qui sont les nôtres, ce type de combat est d’une actualité extraordinaire ; j’en ai la conviction intime la plus profonde. La non-violence associée à la désobéissance civile a une force, une puissance que nous, occidentaux, nous ne connaissons qu’insuffisamment.

Dans le cas présent, je vois deux axes possibles et qui doivent conjuguer leurs efforts pour avoir une chance d’être efficaces.
Premier axe : Les syndicats, tous ceux pour qui la protection des salariés est une motivation sincère et prioritaire, doivent obligatoirement refuser de se rendre complices de ces ordonnances, même par des mots trop « mous ». Il ne faut pas laisser la moindre ouverture à l’esprit qui est véhiculé par ces ordonnances. Il faut, cette fois, s’ils comprennent l’immensité de l’enjeu caché dans cet esprit pervers, qu’ils soient intransigeants dans les actes, dans la résistance, dans leurs discours.

Deuxième axe : Les chômeurs concernés par ce piège mortel du CNE (contrat nouvelle embauche) tant pour eux-mêmes que pour toutes les victimes futures, y compris et en premier pour leurs propres enfants, doivent rigoureusement refuser d’entrer dans ce piège qui leur est tendu. Les syndicats doivent considérer que c’est leur devoir absolu d’expliquer l’enjeu visible et l’enjeu caché de ces ordonnances. Qu’ils s’adjoignent des juristes du travail et de tout spécialiste de ce domaine du droit du travail.

Si nous voulons vider les ordonnances de toute leur efficacité dans leur oeuvre de recul social et de recul du droit, il ne faut pas qu’un seul chômeur accepte ce genre de contrat.

On me rétorquera que je ne veux pas que mes concitoyens chômeurs retrouvent un emploi. A ceux qui affirmeraient cela, et aux chômeurs concernés, je dirais qu’ils réfléchissent déjà sur ce qu’est un véritable contrat de travail !
Un contrat respecte les deux parties : Ici, ce n’est pas le cas puisque les patrons auront toute faculté de déchirer ce qui n’est qu’un bout de papier sans valeur et sans avoir à se justifier.
Un contrat de travail respecte le salarié qui le signe : ici, ce n’est pas le cas puisque le salarié en question ne sera qu’un salarié précaire, un salarié d’appoint provisoire à jeter comme on jette un quelconque objet devenu ordure une fois consommé.

Il faut, désormais, réaliser l’ampleur des reculs imposés ; il faut comprendre que céder à cela, c’est céder sur tout et se livrer pieds et mains liés aux esclavagistes fortunés qui ne pourront que profiter de l’aubaine.

Il faut comprendre que s’il est légitime de travailler pour nourrir sa famille, dans le cas de ces contrats de la honte, rien n’est assuré pour le salarié ; tout est assuré pour le patron et qu’en raison de cette situation, l’avenir sera infiniment pire que le passé récent. Tout chômeur qui se rendra complice des objectifs du gouvernement ultralibéral français, même si c’est par nécessité, se rendra complice des reculs et des souffrances qu’auront à subir ses propres enfants. Désormais, les CDI seront réservés à quelques nouveaux privilégiés ; tous les autres ne connaîtront plus un emploi à durée indéterminée ; ils n’auront plus droit qu’à la potion extrêmement amère de la précarité à vie et de l’obéissance servile.

En voulant protéger l’immédiat, c’est l’avenir personnel, comme l’avenir des générations à venir qu’ils compromettront très gravement. C’est aussi préparer des luttes autrement sévères en raison même de l’extrémisme patronal ainsi toléré et récompensé si l’on se précipite pour prendre un emploi de la honte.

En revanche, la solidarité nationale, la solidarité entre tous, syndicats, fonctionnaires, salariés bénéficiant encore d’un travail digne de ce nom, doit se mettre en place pour aider, sous une forme ou une autre, ceux qui auront compris et qui auront le courage de renoncer à signer ce contrat outrageux pour la dignité humaine.

Il ne faut pas qu’un seul chômeur signe un tel contrat !
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3353

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