wapasha Langue pendue
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| Sujet: Les licenciements menacent le projet pédagogique Lun 18 Juil à 16:48 | |
| humanite-Article paru dans l'édition du 16 juillet 2005. Les licenciements menacent le projet pédagogiqueEn mutant à Lurçat des professeurs titulaires sans poste aujourd’hui, le rectorat risque de provoquer la fin d’une expérience hors du commun. - Citation :
- Menace sur le projet. Plus encore que l’expression d’une inquiétude, c’est une alerte que lancent les personnels du pôle innovant Jean-Lurçat. Sur les douze personnes qui participent à la structure, huit sont sommées de la quitter d’ici ces deux prochaines années. Contractuels ou maîtres auxiliaires, le rectorat prévoit de les remplacer par des titulaires à l’échéance de la rentrée 2006. C’est là un paradoxe : le problème de l’équipe n’est pas lié (directement) à une suppression de postes, mais à un turnover imposé trop promptement et sans réflexion pédagogique.
« Nous sommes évidemment remplaçables, précise d’emblée Joëlle, enseignante de lettres et de théâtre. Mais pas tous d’un coup, ni du jour au lendemain. » Philippe, enseignant d’histoire géographie à l’initiative du projet Jean-Lurçat, précise l’idée : « Ce qui fait l’efficacité de notre structure, c’est la polyvalence des gens qui y travaillent. Nous disposons de connaissances disciplinaires classiques ainsi que de compétences personnelles plus inédites. » Certains ont travaillé sur le développement durable, d’autres enseignent les lettres en même temps que le théâtre ou ont débuté leur carrière dans les mouvements d’éducation populaire. « C’est la mutualisation de ces savoirs qui nous permet de proposer des projets spécifiques à chacun de nos élèves. Perdre une personne, c’est perdre une série de compétences. » Alors que chaque membre de l’équipe est tuteur d’une dizaine de jeunes, c’est aussi perdre un suivi pédagogique.
Nelly fait partie de ceux qui sont menacés : « Je participe à ce dispositif depuis 2001, je m’y suis engagée par militantisme pédagogique. » Elle y enseigne les lettres, l’anglais et le développement durable. Fin mai, elle recevait sa lettre de licenciement. Benoît, CPE depuis six ans, n’a pas encore reçu de courrier, mais sait qu’il fera tôt ou tard partie du charter. Tous les deux avaient pourtant les profils atypiques que recherchait l’établissement : le niveau d’études ad hoc à défaut d’avoir été reçu aux concours, ainsi que des expériences pédagogiques variées. Et à l’époque, le rectorat ne se souciait pas d’y affecter des titulaires. Aujourd’hui, la donne est différente. « Il y a 340 titulaires en zone de remplacement (1) non affectés sur cette académie. La suppression d’options ou de dédoublements de cours dans les lycées oblige à recaser beaucoup d’enseignants », commente encore Philippe.
Soutenue par la sénatrice Annie David (PCF), l’équipe pédagogique de Jean-Lurçat demande aujourd’hui que soient validés les acquis d’expériences de chacun de ses huit membres et qu’ils soient, de la sorte, maintenus en poste. Avec la volonté que leur projet survive.
(1) Professeurs qui suppléent
aux absences des enseignants en arrêt
de travail.
M.-N.B. source : http://www.humanite.fr/journal/2005-07-16/2005-07-16-810571 @+[/b] | |
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