"Sa majesté des mouches" de william Golding.
Ile paradisiaque et régression sociale, la nuit affronte le jour
Quelque part dans l’immensité de l’océan, un avion transportant de jeunes écoliers anglais s’écrase, par chance à quelque lieues d’un paradis tropical, absolument désert… Passés les premiers pleurs et leurs rêves d’une Ile Au Trésor proche des descriptions envoûtantes de Stevenson, les enfants vont vite comprendre qu’ils sont bien trop peu nombreux et trop faibles physiquement pour bâtir un semblant de village, ils devront donc se focaliser uniquement sur un objectif prioritaire qu’ils ont hélas du mal à clairement définir. Deux clans vont alors se former : ceux des optimistes qui, emmenés par Ralph, veulent mobiliser les efforts de tous pour entretenir un feu visible par les bateaux pouvant éventuellement passer au large, et ceux des résignés qui à l’instar de leur meneur Jack désirent tuer les animaux de la forêt dans le but (dans un premier temps) de les manger. Si tous les enfants sans exception s’avèrent traumatisés par un monstre imaginaire et rongés par la faim, seul le groupe des chasseurs va progressivement retrouver des instincts particulièrement primitifs que notre monde civilisé pensait à tort avoir oublié depuis la nuit des temps : violence verbale et menaces, puis meurtre rituel et enfin chasse à l’Homme sur une île coupée de toute présence salvatrice, le tout sur un fond de luttes tribales et de quête de suprématie. Un livre à recommander chaudement aux utopistes qui persistent à croire que le fossé est large entre anarchie et totalitarisme, mais aussi à tous ceux intéressés par le développement des civilisations les plus rudimentaires …
Critique volée ici
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