wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... Lun 4 Juil à 13:54 | |
| altermonde.levillage-REÇU DE FRANÇOISE-lundi 4 juillet 2005 Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... Françoise était enseignante à La Courneuve, elle enseignait les Lettres Modernes au Collège Politzer. Indignée par les paroles d’un ministre de l’Intérieur dont les spécialités sont le dérapage verbal et l’usage d’une force faite de violence, elle m’a envoyé plusieurs poèmes écrits par des "fils" de La Courneuve.
C’est la plus belle, la plus touchante des réponses à l’indignité du ministre. C’est la réponse, 12 ans plus tôt, à la haine verbale d’aujourd’hui. C’est la beauté face à la laideur...
Mon seul moyen de remercier Françoise et d’encourager ces jeunes, c’est de publier ces poèmes. Ce que je fais avec une très grande joie.
Jean Dornac - Citation :
- Voici ce qu’écrivait Françoise, il y a peu de temps, en réponse à l’excellent article de Matthieu Brabant (Celui qui lave plus blanc que blanc):
" Je partage tout à fait votre émotion et en hommage à tous ceux qui oeuvrent quotidiennement, patiemment, presque dans l’ombre (enseignants, éducateurs, assistantes sociales, associations diverses...) pour la dignité et la fraternité, je vous envoie ce poème écrit par un de mes élèves de quatrième lorsque j’étais enseignante de français au collège Politzer...
J’en ai tout un recueil de cris tout aussi maladroitement poignants. De tels appels trouveraient mieux leur place à la une de nos journeaux que les cagoulés du "nettoyeur"... En le tapant les larmes me venaient aux yeux pour ces familles et ces gosses que j’ai si bien connus... C’est Mozart qu’on assasssine ! Quand "nettoierons-nous" Neuilly et quelques autres ghetthos où l’on ne daigne accueillir le pauvre, le banni, l’immigré qu’en tant que serviteur, bonne, jardinier ou concierge... Ah, le "Château" est bien gardé mais un jour, un jour... "
* * *
Deux poèmes de Sébastien (Ecrits en juin 1993, à l’âge de 14 ans)
Maman j’ai peur !
Maman le monde est malade Il lui faut trouver un docteur Je crois qu’il a comme une bombe Plantée à côté du coeur
Maman le monde ne va pas bien Il ne tourne pas comme un manège Il y a trop de gens qui crèvent de faim Et bien trop d’hommes pris au piège
Maman j’ai peur qu’un de ces jours Il nous pleure quelques bombes Et qu’on enterre notre amour A tout jamais au fond des tombes
Maman je ne sais pas pourquoi je dis ça Mais je ne veux pas que cette rose Que j’ai cueillie pour toi Soit la dernière que tu arroses"
Sébastien P. des 4000...
* * *
Et du même Sébastien :
Comme une fleur
Mes mots coulent sur le papier Et le nuit tombe sur les heures Il y a le silence qui m’a donné L’envie d’écrire toutes mes peurs
La lampe éclaire cette feuille Blanche et froide comme la neige Pour que ma peine s’y recueille Et que mon coeur y trouve un siège
Je sens venir cette folie Qui pousse en moi comme une fleur Une fleur noire qui m’interdit D’écrire en bleu ma vie qui pleure
Dehors le ciel me fait dire Que la lune est bientôt morte Mais le jour peut bien venir Je n’ouvrirai pas ma porte source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3136 @+ | |
|
wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... (2) Mer 6 Juil à 14:56 | |
| altermonde.levillage-REÇU DE FRANÇOISE-mardi 5 juillet 2005 Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... (2) - Citation :
- La Courneuve
Moi je suis content D’habiter dans mon appartement Les magasins et les lieux publics sont nombreux Cela me laisse heureux Mais moi je pense à mon copain Emile Qui habite aux Quatre-Mille Et à Abdel-Khader Qui habite à Inter Ils sont habitués à la violence et au sang Tout cela est vraiment agaçant Nous rions Puisque tout cela c’est un peu de la fiction Comme on en voit à la télévision Les journées sont tranquilles Comme sur une île Dérangées parfois par des voyous Qui traînent un peu partout Mais la croyance publique Est vraiment ironique Et la télévision mensongère C’est ce qu’on pense moi et Khader La belle Courneuve Qui n’est pas tranquille Souvent bouleversée Comme des quilles Mais cela ne va pas continuer Enfin on espère Moi et Khader...
Jaouad ( 14 ou 15 ans en 1993)
* * * Jusqu’à la mort
J’étais seule, en train de courir dans le vent, C’était le temps de mes six ans, Un jour de pluie et de brouillard Tu es partie dans l’allée noire, Je t’ai suivie, mais sans aucun espoir... Tu étais déjà loin de moi, J’ai pleuré, j’ai crié, Mais tu n’as rien voulu savoir... Je pense à toi, même si tu n’es plus là... Un jour prochain, moi aussi, J’irai dans l’allée noire... Mais cette fois ce sera pour te revoir !
Fatima ( 14/15 ans en 1993)
(Dédié à ma mère) source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3151 @+ | |
|
wapasha Langue pendue
Nombre de messages : 4560 Localisation : Pays des Abers Date d'inscription : 30/04/2005
| Sujet: Re: Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... Lun 11 Juil à 14:05 | |
| altermonde.levillage-REÇU DE FRANÇOISE-lundi 11 juillet 2005 Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... (3) - Citation :
- Vivre à deux quand on est seul...
Vivre à deux quand on est seul Ça fait mal au bout des yeux Ça fait de la couleur sur la figure La solitude comme les bleus
Vivre à deux quand on est seul Ça fait mal au bout du coeur Quand l’amour fait la figure Et crache sur le bonheur
Vivre à deux quand on est seul Ça fait mal au bout des nuits Quand nos rêves dégueulent Tout au fond de notre lit
Vivre à deux quand on est seul Ça fait mal au bout des yeux Ça fait mal au bout du coeur Ça fait mal au bout des nuits La solitude comme les bleus
Sébastien (14 ans - La Courneuve, juin 1993) * * *
Et du même Sébastien : Comme une fleur
Mes mots coulent sur le papier Et le nuit tombe sur les heures Il y a le silence qui m’a donné L’envie d’écrire toutes mes peurs
La lampe éclaire cette feuille Blanche et froide comme la neige Pour que ma peine s’y recueille Et que mon coeur y trouve un siège
Je sens venir cette folie Qui pousse en moi comme une fleur Une fleur noire qui m’interdit D’écrire en bleu ma vie qui pleure
Dehors le ciel me fait dire Que la lune est bientôt morte Mais le jour peut bien venir Je n’ouvrirai pas ma porte source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3189 @+ | |
|
Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Poèmes écrits par des « fils » de La Courneuve... | |
| |
|