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 Pour une réflexion sur le Libéralisme

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wapasha
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wapasha


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MessageSujet: Pour une réflexion sur le Libéralisme   Pour une réflexion sur le Libéralisme EmptyMar 21 Juin à 15:50

altermonde.levillage- mardi 21 juin 2005, gary
Pour une réflexion sur le Libéralisme

Citation :
Fondement de la philosophie libérale

Le libéralisme n’est pas seulement une doctrine économique, elle englobe tout un système philosophique au départ basé sur la liberté de l’individu, sur le respect du libre-arbitre. Elle date à peu près du siècle des Lumières, alors que Montesquieu affirmait que si l’Etat ne nous faisait aucun mal, c’était déjà un grand bien. Locke et d’autres philosophes imaginèrent un système ou les personnes seraient libre de penser et de choisir leur morale, au nom des trois principes qu’il faut en contrepartie respecter.

Cette philosophie de la Liberté admis 3 droits naturels a l’homme, des droits universels supérieurs et antérieurs a toutes législations : le droit a la Vie, le droit a la Liberté, et le droit a la Propriété. Ainsi chacun est libre de faire ce qu’il souhaite s’il respecte les droits de chacun, et ce devrait être selon eux le rôle de l’Etat de garantir ces droits, et uniquement cela. Les interdictions portent donc sur le meurtre, l’esclavage ou la contrainte sous la force, et le vol. L’Etat se voit donc attribué le rôle de policier, n’ayant plus à gérer que la Justice, l’armée et la police. En effet, les libéralistes estiment que le monopole du pouvoir de la force et de la violence légitime est si important - et dangereux- qu’il faut par ailleurs supprimer ou au moins réduire tous les autres pouvoirs de l’Etat. Par ailleurs, pour l’idéologie libéralistes, l’Etat ne doit avoir aucun droit sur la propriété privée acquise honnêtement (conformément à la loi) d’un individu ; et l’air, l’eau et le reste qui semblent appartenir a personne en particulier, appartiennent finalement a tous ceux qui souhaitent se l’approprier.

Pourquoi le libéralisme tel qu’il est appliqué appauvrit la démocratie ?

Cette vision d’un Etat aux pouvoirs trop importants - sur l’économie, "les marchés" de la santé et de l’éducation, sur les conditions du travail - et qui doit se contenter de la violence légitime et au maintien de l’ordre, semble donc aussi soutenir l’idée que la démocratie est incapable de parvenir à se doter d’élus représentatifs du peuple. Craindre le pouvoir de l’Etat, c’est en effet soit affirmer que l’Etat ne représente pas la souveraineté populaire, ou bien c’est craindre le choix démocratique. Par ailleurs on pourrait noter que le libéralisme considère la majorité comme insuffisante pour contraindre la minorité, et au nom de la liberté, la minorité doit pouvoir agir comme elle l’entend pour peu qu’elle respecte la liberté la vie et la propriété d’autrui. Cette vision me parait une bonne intention, et peut être la base d’une société laïque et pluraliste. Pourtant, l’impossibilité de gérer une politique économique et sociale, c’est reprendre a la démocratie presque toute sa raison d’être, c’est retirer au peuple la souveraineté pour laisser les élites (financières) agir librement. La politique se retrouve réduite aux mouvements et à la volonté du Marché, comme si c’était là l’expression la plus sure et la plus fiable de l’ensemble volontés individuelles.

Cependant, cet élan insatiable vers l’ouverture de tous les marchés a la concurrence du secteur privé, pour sûrement ensuite aboutir à la suppression des services publics, s’il enthousiasme certainement les investisseurs du Marché - cruellement et éternellement affamés par leur quête de gains - il n’est évidemment pas ce à quoi aspire une bien plus grande partie de la population : celle des travailleurs et des chômeurs. Et si d’ailleurs l’expression démocratique est le moyen peu contestable de prouver l’attachement aux services publics, il est aussi vrai que l’éducation (comme service public) donne à la démocratie les conditions nécessaires à son développement, en réduisant les inégalités et en permettant à tous d’acquérir une instruction (et le savoir rend libre des manipulateurs, des démagogues...). Ce principe d’égalité, face à la vie n’est pourtant pas rentable, et se base donc sur le principe de redistribution des richesses, les impôts faisant participer chacun en fonction de ses possibilités à offrir à tous l’accès gratuit a l’école. Oserait-on me rétorquer que l’Etat devient dangereux s’il détient l’instruction, possédant ainsi un pouvoir de manipulation et d’embrigadement idéologique bien trop risqué ? Je dirais qu’il est bien plus dangereux de confier l’instruction a des entreprises dont l’intérêt est l’argent, alors que l’Etat démocratique est justement sous le contrôle du peuple. Le droit à l’instruction ne peut être honnêtement dissocié du droit à la liberté, et si c’est le rôle de l’Etat de garantir ces droits naturels dans la société, il ne doit pas se réduire à la fonction policière mais se doit d’offrir à tous l’accès à l’éducation et aux savoirs.

D’autre part, et selon un autre principe essentiel, celui de la séparation des pouvoirs, il est urgent de réfléchir à la liberté d’entreprendre de l’industrie culturelle et des medias. Bien sûr, ces deux secteurs économiques détiennent un pouvoir très important dans le cadre d’une société démocratique - pourtant les visions modernes du libéralisme économique se jettent à toute allure dans les regroupements, les fusions et les rachats d’entreprises. Le pluralisme est pour ainsi dire actuellement tombé en lambeaux, et si le nombre de titres des revues et journaux sont nombreux, et bien que l’on ai jamais possédé autant de chaînes de télé et de radio, alors que l’accessibilité à la culture, musicale ou littéraire, n’a jamais été telle, le nombre d’entreprises gérant ces différents labels, marques, maisons d’éditions ou hebdomadaires et quotidiens, n’a jamais été aussi concentré entre si peu de mains. L’industrie culturelle est aujourd’hui détenue par quelques grands patrons, de même pour les medias. Pire, cette industrie n’est plus indépendante des autres secteurs économiques, et actuellement les groupes d’armements possèdent les medias. Le pluralisme est non seulement menacé par la concentration, mais l’indépendance de l’information devient sérieusement illusoire, et les scandales peuvent s’étouffer si c’est l’intérêt du grand patron. La législation ne semble en ce cas pas dénuée d’intérêt pour garantir le pluralisme, et ainsi donner à la démocratie un réel pouvoir de décision, et non pas subir une subjectivité unanimiste qui rend impossible ou au moins aléatoire une prise de position raisonnée. La concentration excessive des medias, et sa dépendance vis a vis de secteurs de l’économie différents, doit être interdit. La liberté et l’indépendance des medias est le seul moyen d’informer objectivement, de dénoncer ce qui peut révolter, de jeter la lumière sur ce qui cherche à se cacher. L’information indépendante (de l’Etat et d’entreprise dont la fonction ne se limite pas a l’information), et son pluralisme sont donc tout aussi nécessaires que l’éducation nationale pour envisager une société démocratique efficace. Il est par ailleurs intéressant de constater que l’achat de toute une partie du secteur médiatique par des entreprises dont les intérêts initiaux et principaux ne sont pas réellement l’information - mais par exemple la vente d’armes - donne à l’Etat un pouvoir d’ingérence dans l’information qui n’avait plus été possible en France depuis longtemps. Il est logique qu’une entreprise dont le principal client est l’Etat (ce qui est le cas pour l’armement) a intérêt a ne pas trop allez à l’encontre des intérêts de celui-ci : le client n’est-il pas roi ? L’indépendance de l’information est donc d’une part amputée par les intérêts économiques de l’entreprise "maître" et cela permet d’autre part à l’Etat d’interférer sur l’objectivité de l’information.

La liberté d’entreprendre, la compétitivité et la concurrence, alliées à l’absence de réglementation stricte, ont conduit finalement à un grave danger pour la démocratie : l’évaporation progressive du pluralisme et l’infiltration d’intérêts économiques en contradictions avec l’indépendance de l’information, et de plus, a offert à l’Etat un cheval de Troie dans les medias.

Bouygue, Dassault, Lagardère détiennent presque tous les moyens d’informations et d’expressions (via l’édition) dans le pays. Ils ont en conséquence un pouvoir d’influence sur l’opinion, et parallèlement un pouvoir de censure, qui sont d’une telle ampleur qu’ils ne sont pas en accord avec les exigences de la démocratie. Et bien qu’il peut nous faire l’illusion que cela soit tout de même dans le sens du libéralisme, il est pourtant clair que celui-ci défendant le droit à la liberté doit défendre le droit à l’information, puisqu’ils sont liées l’un à l’autre - a fortiori en démocratie.

Le libéralisme, s’il veut être en accord avec la démocratie - qui est le système qui jusqu’à aujourd’hui a réussit à offrir le plus de liberté - doit admettre la nécessité de restreindre le droit de propriété, en empêchant l’industrie culturelle et les divers medias de se concentrer à une trop grande échelle tout en interdisant les regroupements des entreprises médiatiques et celles sans rapport avec l’information.

Pourquoi faut-il que le droit de Vie soit supérieur a celui de la propriété ?

Si donc la liberté (et par là même la démocratie) doit être admise supérieure au droit de propriété - sans pour autant qu’il soit question de le nier entièrement - le droit à la vie doit, lui aussi, évidemment le dominer et être considéré comme prioritaire. Pourquoi et dans quelle mesure le droit de propriété peut se transformer en une entrave inadmissible au droit à la vie ?

Tout d’abord, le plus borné des esprits peut comprendre que la santé et donc le droit aux soins est directement inclus dans le droit à la vie. Or, encore une fois, ce ne doit pas être l’intérêt économique qui dirige cette mission, mais bien l’intention de garantir à tous le droit de vivre, selon le principe d’égalité devant les droits naturels. La santé doit donc être accessible à tous, même aux plus démunis, ce qui signifie que la société doit taxer ceux qui en ont les moyens pour permettre à tous d’obtenir les mêmes soins. Contrairement aux propos paradoxaux de la thèse libéraliste, l’impôt ne constitue pas un vol de l’Etat, mais bien l’accomplissement de son rôle en tant que garant d’un des droits les plus fondamentaux : celui de vivre. Nous pouvons d’ailleurs réfléchir sous l’éclairage des dérives qu’emprunte l’industrie pharmaceutique. L’orientation de leurs productions et de leurs recherches uniquement en vue du profit et de rentabilité à court terme n’est pas conforme aux responsabilités qu’elles ont sur la vie de tous. Si chacun a le même droit aux soins, alors les recherches des laboratoires ne doivent pas seulement s’intéresser aux "maladies de riches" mais surtout faire leur possible pour lutter contre les maladies et les graves épidémies touchant les pays et les populations pauvres, et cela sans considérer l’intérêt économique de la chose mais plutôt l’égal droit à la vie de tout être humain. Cela étant dit, il est vrai qu’on peut contraindre une entreprise à aller sur le chemin de la faillite en réalisant des investissements non rentables, mais pourtant nécessaires. Nous pouvons conclure de cela que la recherche pharmaceutique, en tant que moyen pour renforcer l’égalité de tous face à la santé, ne doit pas être le monopole du secteur privé, et au contraire le gouvernement - évidement issu selon le scrutin démocratique - doit avoir une attitude active pour favoriser la recherche - y compris ou surtout celle qui ne peut ensuite se rentabiliser financièrement, mais qui en revanche est largement récompensée si l’on songe a la valeur de la vie.

Plus largement, serait-il absurde d’admettre que le droit de tous à vivre entraîne d’autre part un devoir de solidarité pour tous et envers tous - qui s’étend au-delà de la gratuité des soins, et comprend aussi le devoir qu’a une société d’offrir à tous ses membres les moyens de se nourrir et de loger dignement. L’exclusion des démunis, sous le prétexte arrogant et funeste qui prétend que chacun a ce qu’il mérite, et qu’ainsi tout est juste, qu’il ne faut pas interférer avec la justice élitiste que génère nos sociétés en essayant d’aider les pauvres à survivre - certains voient là en effet une lutte contre les lois naturelles. Et pourtant, ce malthusianisme détestable, au relent psychopathe, et qui s’inscrit tout de même souvent en filigrane dans les discours du libéralisme moderne, nous affirmait-il pas plus tôt que le droit à la vie est de la responsabilité de l’Etat ? N’aurait-on donc pas dû déduire que la solidarité nationale doit permettre à tous de manger et de dormir décemment ? Comment réfuter que la philosophie libérale est incohérente lorsqu’elle donne à l’Etat la responsabilité du respect des droits en cherchant par ailleurs à le réduire à un Etat policier ?

Nous pouvons faire une analyse semblable en ce qui concerne le droit du travail. Le libéralisme propose l’idée que l’on accepte toujours librement un contrat - sans quoi on le refuserait - et qu’ainsi aucune des parties ne pourrait être lésée lorsqu’ils concluent un marché. Penser ainsi est un défi au pragmatisme le plus primaire, et l’Histoire comme l’actualité prouvent qu’une quantité incalculable de travailleurs acceptent des conditions de travails inhumaines et des salaires misérables afin de pouvoir survivre. L’exploitation est une nouvelle forme d’esclavagisme, car le choix réel de l’exploité est nul, et on ne lui permet pas le choix de vivre dignement. Si on doit admettre que toute personne accepte un travail seulement dans la mesure où celui-ci améliore d’une certaine façon sa situation, il est néanmoins évident que la liberté du travailleur exploité n’est pas respectée, ni son droit a vivre dignement, humainement (celui-ci en vue de l’égalité des chances dans la société). Pour ces raisons, il est également de la responsabilité de l’Etat de prononcer les droits du travail ainsi que de les défendre - et non se contenter de focaliser sur le droit de propriété en brandissant la soit-disante liberté de refuser les contrats inacceptables.

Il me semble que l’on pourrait maintenant conclure que l’aboutissement de la thèse du libéralisme, à savoir que l’Etat devrait devenir un Etat minimum, et selon eux un Etat policier, est finalement en contradiction avec les droits reconnus à l’individu, selon les lois naturelles que les fondateurs du libéralisme eux-mêmes ont énoncé lors des Lumières. Comment ne pas s’apercevoir alors que même l’Etat minimum ne peut se borner uniquement au maintien de l’ordre pour garantir véritablement les droits de tous a l’éducation, l’information, la santé (et donc à l’alimentation et au logement), et le droit d’être dignement traité. C’est-à-dire qu’il faut que les lois encadrent et réglementent aussi le marché du travail pour combattre les formes d’exploitations - l’esclavagisme cynique qui hante notre siècle.
source : http://altermonde.levillage.org/article.php3?id_article=3040

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