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 SHANGHAI : Le voyage-choc d’un syndicaliste en Chine

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wapasha
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wapasha


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MessageSujet: SHANGHAI : Le voyage-choc d’un syndicaliste en Chine   SHANGHAI : Le voyage-choc d’un syndicaliste en Chine EmptyLun 20 Juin à 14:55

bellaciao-dimanche 19 juin 2005
SHANGHAI : Le voyage-choc d’un syndicaliste en Chine
de MANUELA CARTOSIO traduit de l’italien par karl&rosa

Citation :
SHANGHAI : Le voyage-choc d’un syndicaliste en Chine OuvrierChinois Travail salarié sans droits, licenciements aux points et "corruption à gogo"


"Je pensais aller en Chine et, en fait, je me suis retrouvé à Manhattan". Martino Signori, secrétaire de la Fiom de Bergame, doit encore métaboliser les cinq jours passés à Shanghai. Gratte-ciel, autoroutes, méga échangeurs, des gens de "toutes les ethnies", le bruit grandissant du business. Et après - merveille entre les merveilles - le train à lévitation magnétique qui file comme une flèche à 430 km/h sans toucher terre. Il est produit par Thyssen-Siemens en Allemagne, où le travail coûte 35% de plus qu’en Italie. "Si on a des trucs intéressants à vendre, là-bas il y a à faire pour tout le monde. Le marché va très fort et les Chinois ne discutent pas les prix".

Le problème de l’Italie? "Hormis le vin et la mode griffée, nous n’avons à vendre aux Chinois rien qu’ils n’aient pas appris à faire". Y compris les métiers à tisser, qui sont la raison du voyage à Shanghai d’une délégation de syndicalistes et de journalistes de Bergame (il y avait aussi le secrétaire des Ds). C’est Miro Radici qui les y a amenés, patron de l’Itema (leader mondial des machines pour l’industrie textile), qui a inauguré une usine flambante neuve hors Shanghai. But du voyage, convaincre les syndicalistes qu’on ne peut plus produire en Val Seriana les métiers à vendre en Chine. Ils coûtent trop. Pour rester sur le marché asiatique, il faut les produire directement en Chine. "C’est vrai", admet Signori, "Itema est la dernière à faire ce que les autres groupes européens ont fait depuis un moment".

Radici n’arrive désormais à vendre en Chine qu’une centaine de métiers "de Bergame" par an. L’usine de Shanghai démarre en en produisant 1.200 par an, pour arriver à 2.000. L’unique perspective pour les 4.000 salariés que le groupe Radici compte en Italie est de produire des métiers pour le marché européen et états-unien. De toute façon, c’est une perspective à court terme, parce que d’ici dix ans la Chine sera capable d’exporter aussi les machines pour l’industrie textile.

Voilà la "vérité toute nue" que Signori va dire aux salariés de l’Itema. Aujourd’hui (le 15 juin, NdT) la première assemblée et cela va être dur. Beaucoup n’ont pas apprécié que des syndicalistes "invités par le patron soient allés voir ceux qui nous volent le travail". D’autres, au contraire, pensent que cela a été juste d’accepter, pour "toucher du doigt" la réalité. A tous, le secrétaire de la Fiom va dire en substance deux choses. La première : "Débarrassons-nous de l’idée que les Chinois ne savent que copier et bricoler. Ils savent faire. La Chine est une grande puissance industrielle et un grand marché. Nous n’allons pas l’arrêter avec les droits d’importation de la Ligue".

La deuxième : "Que cela plaise ou non, la décision de Radici de produire des métiers en Chine a une logique qui lui est propre. Notre demande est qu’il investisse une partie des bénéfices qu’il va toucher sur le marché asiatique dans tout le groupe. Pour moderniser et innover ici en Italie. Je ne vois pas d’autres possibilités". Signori a déjà jeté la pierre à Shanghai, en prenant la parole à la cérémonie inaugurale. "Je dois penser à mes actionnaires", lui a répliqué Miro Radici. "Eh non, mon beau", contre réplique Signori, "tu dois penser aussi aux salariés que tu as en Italie".

Pour des standards chinois, l’Itema de Shanghai est une usine modèle : propre, bien aérée, dotée de cantine et de vestiaires. Des rythmes de travail soutenus mais pas fous. Des salariés jeunes, beaucoup de femmes. Le salaire, supérieur à la moyenne (120 euros), permet d’avoir une habitation individuelle. "Mais pour les droits, nous sommes au Moyen age". Sur un mur à l’entrée sont accrochées les photos de tous les ouvriers. "Sous chaque photo il y a une lune divisée en six quartiers. Chaque faute efface un quartier. Six fautes, tu es licencié. Salir la toilette ou la table et ne pas la nettoyer est considérée comme une faute grave". Le syndicat? Il y en a pas. Heureusement, puisque celui du régime ne fonctionne que comme une agence de contrôle ou de placement. Un sous-traitant a besoin de 200 ouvriers? Il s’adresse au syndicat, qui les "recrute" vite dans les campagnes : des payes basses, ils vivent dans des dortoirs et ne reviennent au pays que trois fois par an.

Le parti communiste chinois? "Il existe, mais ceux qui ne restent que quelques jours et n’ont pas d’affaires à conclure ne s’en aperçoivent pas. Je n’ai vu que deux ou trois drapeaux rouges, aucune statue". Que fait le parti? "Il est à la botte du capitalisme le plus effréné". Avec les contradictions qui en résultent. Le système scolaire, qui sert à fournir les cerveaux pour le développement, fonctionne très bien. La santé et la sécu sont un désastre. Faut-il éventrer un quartier pour bâtir d’autres gratte-ciel? "Ils se fichent de tout le monde, même des vieux qui s’enchaînent à la porte de leurs maisons pour rester là où ils sont nés". Ultime note de voyage : corruption à gogo. Une voiture coûte pas beaucoup plus de 4.000 euros. Mais il en faut autant pour "acheter" la plaque minéralogique. "On nous a dit que c’est la loi. Oui, la loi du bakchich".

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/15-Giugno-2005/art68.html

De : MANUELA CARTOSIO
source : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=16379

@+
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